Une fois encore, j'ai eu le privilège d’être accueillie par les Editions des femmes pour présenter un nouvel événement dans ce même espace magique, riche d’histoire et ouvert.
Il s’agit d’une exposition poétique, émotionnelle et... très féminine . Cette exposition raconte l’histoire d’une femme et, à travers elle, des femmes. Cette femme est la peintre Wei Qian, qui est là, à côté de moi, et qui a créé « Promenade en chantant », une série de toiles retraçant les cheminements de sa vie dans la douleur ou la joie, dans le doute ou les fulgurances, de la chine à la France, et, en France, aux Editions des Femmes !.... Bienvenue Wei Qian !!!
En introduction, je tiens à rappeler en ce lieu que la dernière Biennale de Venise a vu se confirmer une tendance importante et remarquable : pour la première fois, les femmes artistes et les conservatrices ont représenté plus de la moitié des participants et exposants. Donc, la domination par le nombre des hommes dans le domaine de l’art Moderne ou Contemporain laisse enfin place à un équilibre des sexes qui est à la fois souhaitable et naturel : l’art, en effet, ignore les brimades ou les discriminations. Dans son expression authentique, sauf lorsqu’il est pris en otage par la propagande ou récupéré par la publicité, l’art se nourrit des courants libres d’une société en mouvement. Il ne faut pas voir dans le féminisme selon Antoinette Fouque un quota obligatoire ou planifié de la présence des femmes sur la scène culturelle. C’est dans ce cadre que s’impose la notion d’essentialisme, qui n’accepte de règle que celle de la nature biologique, dès le stade fœtal, elle-même façonnant la nature humaine en devenir, une valeur fondamentale de la pensée d’Antoinette Fouque.
Il ne s’agit aucunement d’une dérisoire compétition entre hommes et femmes, à la conquête de trophées ou de positions dominantes qui n’ont aucun sens, parmi les formes innombrables d’expression artistiques. Mais la reconnaissance de la femme comme un facteur puissant de la représentation dans l’art pictural et plastique est désormais indéniable. Les hommes voient leurs prérogatives, non disparaître, mais se transformer au profit desensibilités, de caractères, de visions nouvelles où il n’y a de vainqueur que la diversité !
Parmi ces artistes, Wei Qian est une femme calme et discrète, dans sa vie comme dans son travail. Elle est mère, fille, épouse, mais la peintre, en elle, ne cède aucune concession à ses rôles assumés. Elle est à la fois familière et profondément originale, habitée par un monde étrange et dérangeant, inspiré par les épisodes d’une vie ordinaire.
Les artistes, musiciens ou poètes ont toujours recherché leur propre identité, afin de construire leur propre scène artistique. Certains préfèrent les scènes de grande envergure, comme les comédies musicales, tandis que d'autres sont plus volontiers aptes à chanter seuls et sous un tranquille clair de lune, tels les grands poètes chinois Li Qingzhao et Dai Wangshu, qui, au fil de fabuleux poèmes et essais, ont décrit la désolation, la perte des êtres chers, la mélancolie et, isolée ou plaintive, la souffrance des hommes vulnérables. Wei Qian a réussi à s’inspirer de toutes ces sources, conférant à ses peintures une force puissante, comme si elle dirigeait une troupe composée d’une seule personne, sur une immense scène rassemblant un large chœur, alors qu’il n’y a, présent, que le maître de chant : elle !
A vous de découvrir Wei Qian !
A vous de découvrir Wei Qian !